Libérer la voix des hikikomori en France.
Voilà l’objectif de l’association, celui que je fixe pour la suite de ce projet.
J’aimerais, à l’instar de Vosot Ikeida et du média hikipos, que le site hikikomori france, devienne un lieu d’information sur les hikikomori, par les hikikomori, pour les hikikomori.
Sans parler du fait que cela puisse aider beaucoup d’autres personnes, le but est surtout d’aider les hikikomori via deux méthodes, la première est s’aider sois-même, c’est celle de pouvoir libérer sa voix, décharger ses émotions sur un lieu public, pour comme m’a dit Vosot une fois, diluer son mal-être dans la société. Comme beaucoup le savent, libérer sa voix via une interview ou via un témoignage consentis, est libérateur. Parfois même mieux que de voir un psy 😉 (merci pour la conversation d’hier, le concerné se reconnaîtra 😉 )
Et la deuxième méthode est d’aider les autres, en diluant soin mal-être en public, les autres peuvent se comparer, et c’est humain, et non pas se dire “j’ai vécu pire” ou “j’ai vécu mieux”, mais surtout “Ah.. Je vis la même chose, mais maintenant je comprends que je ne suis pas le seul..”.
Et plus on aura de témoignages, plus cet effet sera puissant..
Je ne dénigre pas pour autant les médias de masses, mais ils ont leurs façons de faire, on a la notre, ils ont leurs rythmes on a le notre, on a énormément de demandes d’interview car le monde ne nous comprends pas… C’est normal dans un sens, on est tous des fantômes aux passés souvent sombres, ce passé que l’on cache comme une honte.. Pourquoi avoir honte, beaucoup de gens arrivent à libérer leurs voix sur les réseaux sociaux, dénonçant la violence subie. Subir n’est pas honteux, dénoncer est courageux..
Pour le moment je suis seul à gérer ce site, c’est un peu galère techniquement, mais pour recueillir les témoignages je ne suis pas seul, il y a les autres admins et les modérateurs, ceux qui sont volontaires bien sûr.
Si j’inclus aussi les reclus sociaux, c’est que par rapport au Japon, j’estime la situation des hikikomori légèrement différente. Là bas la superficie est limitée par rapport au nombre d’habitants, il est normal de retrouver beaucoup de monde entassé dans des petits appartements.
Du coup le principe de ce groupe est de rassembler tout ceux qui se sont éloignés du système sans distinctions sur les conditions sociales. Bien sûr il est difficile de se dire reclus social si on a un travail, bien que je ne refuse pas cet état de fait, car la solitude ressentie est bien présente et bien pesante.
Mais le principe reste l’isolement face au système et face à aux autres humains IRL.
Je fais une distinction pour marquer le degré d’isolement, afin que les concernés trouvent facilement les témoignages sur le site.
Mais je refuse que ce groupe ne soit pas inclusif concernant les degrés d’isolement.. J’ai vu ce que ça faisait dans les groupes internationaux, les guéguères de “t’es pas un vrais hiki blabla” de kikoolol digne de JVC, et franchement je ne veux pas de ça.
On est tous dans l’abysse, le monde, les autres, le système nous ya a poussés en nous montrant le pire, peu importe au fond à quel point on est enfouis dans ce trou, si on est encore près de la surface tant mieux, on a pas à jalouser ceux qui sont un peu moins dans la mélasse, parce-qu’on est tous empêtrés jusqu’au cou.
Le but est l’annihilation de la souffrance, la destruction de la honte, la déstructuration des clichés, la libération de notre voix.